Selon la 4eme de couverture ce premier roman raconte sur le ton de la tragi-comédie la chute de la famille Ziller.
Effectivement cette famille américaine dont la vie semble basée sur l’illusion créée par le pouvoir de l’argent s’écroule au moment ou Warren , le chef de famille, découvre qu’il est complètement ruiné.
J’ai vécu la descente en enfer de cette famille comme une réelle tragédie sans trouver le côté comique de la situation, annoncé par le résumé.
Peut être touchée par la véracité du côté humain de ces personnages, j’ai ressenti un réel malaise à les voir petit à petit perdre le goût de la vie.
Eric Puchner a su saisir les problèmes qui touchent de nombreuses familles. Le plus grave de tous est sans doute l’incompréhension qui unit les membres d’une famille, Chaque membre souhaite le bonheur de sa famille mais ne sait pas écouter les autres et les comprendre. Ainsi Warren est persuadé que le bonheur paisible qu’ils vivent dans le Wiscontin n’est pas suffisant pour les siens, pour faire plaisir aux autres il choisi de quitter tout pour vivre en Californie , alors qu’ils ont tous l’impression de se dévouer pour les autres et regrettent leur vie passée. Cette façon de penser pour sa famille est typique et trop souvent appliquée alors qu’un bon débat mettrait les choses à plat.
Quand la situation devient dramatique financièrement Warrren n’ose pas avouer son échec et s’enferme dans le mensonge, au nom d’une fierté masculine bien mal placée.
L’auteur retrace également avec beaucoup de finesse, le malaise de l’adolescence face au besoin d’accepter son corps d’adulte qui ne correspond pas toujours aux fameux canons de la beauté, et cette sexualité qu’il faut maîtriser pour avoir sa place dans le monde adulte.
Jonas, Le troisième enfant qui ne trouve pas sa place et essaie maladroitement d’attirer l’attention de ses parents est touchant de tendresse.
Mais la deuxième partie, ou suite à l’accident de Dustin toute la famille se laisse aller dans une déprime familiale m’a semblée vraiment trop pessimiste. Cette façon de ne plus réagir et de laisser tout aller, puis cette fuite de Jonas dans cette société de camping-car complètement déjantée. On a vraiment envie de les secouer.
Est-ce la vie réelle aux états unis ? Si oui quel désastre.
« L’agent immobilier lui avait fait visiter la maison la moins chère du marché, pourtant très au dessus de leurs moyens. Warren s’en moquait. Il avait vendu les actions destinées à financer leur retraite, avant- goût des pillages à venir.
Le fait que sa famille n’ait jamais rêvé de ce genre de vie était une incitation supplémentaire à la lui offrir. »
Merci à Philisine du blog Je me livre pour m’avoir permis de découvrir ce roman.
Cette idée de livre voyageur est géniale et je vais vite noter sous chaque billets les livres qui sont à la maison et qui ne demandent qu’à voyager.