La participation au challenge du premier roman m’incite à rechercher les premiers livres de mes auteurs favoris.
Olivier Adam en fait partie et j’ai donc choisi ce roman écrit au siècle dernier en 1999 pour mon premier billet sur lui.
« Ton père et ton frère se sont disputés .Ton frère est parti. C’est complètement con cette histoire. Ton père a dit des choses qu’il ne pensait pas. Il n’a pas su comment réagir. Tu comprends ? Ne t’en fait pas. Loïc va revenir. Il a dit qu’il ne voulait plus jamais nous voir, mais c’est sur le coup de l’énervement. Et puis il ne pourra pas se passer de toi longtemps. »
Comment annoncer à une adolescente la mort de son frère, celui qui était son dieu, sa moitié, c’est impossible pour des parents de faire souffrir le seul enfant qui leur reste.
La brutalité du décès de leur fils est inimaginable et ils n’ont pas le courage de briser le coeur de leur fille, leur souffrance est trop forte, ils ne peuvent pas lui infliger cette douleur. Ils ont choisi le mensonge.
La disparition d’un être cher est elle plus facile à accepter, à partir du moment ou on imagine un retour possible, alors que la mort ne laisse aucun espoir ?
Est-ce que les parents, prennent cette décision, pour épargner leur fille ou pour se protéger eux ?
Ce mensonge est il une preuve d’amour ou un manque de courage des parents ?
Dans ce récit constitué de phrases courtes mais percutantes Olivier Adam nous emmène au plus profond de l’âme humaine. Il pose beaucoup de questions notamment sur le mensonge qui entraîne le menteur dans une ronde infernale qu’il ne maîtrise plus,c’est l’escalade dans l’imaginaire et dans ce roman les parents vont trop loin, mais comment revenir à la vérité sans faire mal à celle qu’ils ont voulu protéger.
Vraiment une belle histoire à la fois touchante et si proche de nous.
« Après avoir raccroché, Irène a rejoint Paul au salon. Claire vient d’appeler.
Elle ne va pas très bien, j’ai l’impression. Paul a pris les mains d’Irène au creux des siennes .Qu’est ce qu’on peut faire. Qu’est ce qu’on peut faire de plus ? Paul se ressaisit. On peut faire plus. On peut l’aimer encore. L’aimer encore, c’est l’aimer un peu plus. Il n’y a que cela à faire. C'est-à-dire ne rien faire. L’aimer comme on l’a toujours fait. Irène demande si c’est comme cela qu’on aurait du l’aimer, si on n’aurait pas pu s’y prendre autrement. Elle se demande s’ils ont su s’y prendre. Sans doute que non. »
Un premier roman parmi mes préférés pour Anne