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Le blog d'Evalire

lectures, photos,musiques à partager

lectures

Léonor de Récondo Amours

Publié le 18 Juin 2015 par evalire dans lectures

Léonor de Récondo Amours

Peu ou même aucun signe d’amour dans le mariage de Victoire avec Anselme de Boisvaillant. Nous sommes en 1908 et la destinée de cette jeune femme de bonne famille passe naturellement par un mariage arrangé.

Ni amour, ni douceur, quand Anselme assouvit ses désirs sexuels en agressant sauvagement Céleste, la jeune soubrette de 17 ans.

Quand Victoire découvre que Céleste est enceinte des œuvres de son époux, elle décide de faire de cet enfant l’héritier de leur couple et d’éloigner ainsi monsieur de sa chambre.

En rapprochant ses deux mamans, le petit Adrien va guider ces deux femmes vers un amour défendu.

Superbement traité, au plus près des émotions, Léonor de Récondo honore le corps féminin à une époque ou la société et la religion condamnaient les femmes à ignorer leur désir.

Ce roman en dit long sur la condition féminine au début du vingtième siècle. Les domestiques étaient considérées comme des objets sexuels à la disposition de leur maître, et les jeunes filles aisées maintenues dans une innocence insolente.

Je tairai la fin du roman que j’aurai envisagée autrement, mais qui correspond bien à l’époque.

« Piquée au vif, Victoire avait failli tout lui raconter : la découverte de son corps, le goût sucré du sexe de Céleste, leurs ébats sans que personne en sache rien. L’envie de lui crier à la figure : « j’aime et j’existe, toi tu ne sais rien ! » Mais l’impossibilité de le faire. Alors hausser les épaules et sourire. »

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Francoise Sagan Un chagrin de passage

Publié le 5 Juin 2015 par evalire dans lectures

Francoise Sagan Un chagrin de passage

« Vous n’avez plus que 6 mois à vivre ! »

Comment réagir devant une telle annonce alors que vous avez 40 ans et q’il vous semblait avoir toute une vie devant vous ?

Dans ce roman Françoise Sagan réussi à nous faire sourire des réactions de Matthieu face à cet ultimatum.

Comme souvent devant les grands événements, l’homme redevient primaire avec des réactions imprévues, un besoin d’amour, un besoin de se savoir regretté, des questionnements sur la trace qu’il laisse. Bref un bilan sur son passé avec ses manques et ses regrets, l’occasion de faire le point sur ses valeurs et une grande leçon pour son égo.

Un livre qui m’a séduite par son style et cette façon de traiter de manière anodine un sujet grave qui remet l’homme face à lui-même.

C’est ma première lecture de cette auteure reconnue et il me donne envie de connaître son univers littéraire.

« Mais arrivé devant chez elle, il se demanda comment lui annoncer la nouvelle. Il y avait un fleuriste en bas de chez elle, dont elle avait eu le bénéfice toutes ces années - et Matthieu pensa confusément à lui acheter quelques chrysanthèmes ;à lui offrir même à l’avance , un gros crédit de chrysanthèmes qui l’empêcherait de se ruiner pour lui et pour sa tombe. Malheureusement Sonia était tout à fait capable de mettre les chrysanthèmes dans un vase et de s’extasier sur eux comme sur des roses. » l’allusion devrait être très claire » se dit-il en riant de lui même et de ses idées ingénieuses. »

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Audur Ava olafsdottir l'exception

Publié le 2 Juin 2015 par evalire dans lectures

Audur Ava olafsdottir l'exception

Maria pensait filer le parfait amour avec Floki depuis 11 ans, un amour sublimé par la naissance, tant attendue de leurs jumeaux, il y a 2 ans.

Mais brutalement un 1er janvier son mari fait son coming out et lui annonce qu’il la quitte pour vivre avec son amant.

Alors tout bascule dans la vie de Maria.

Comment a t’elle pu ignorer les attirances sexuelles de son mari qu’elle découvre sous un nouveau jour.

Rien n’est plus déstabilisant que de réaliser que les gens qui nous sont les plus proches affectivement nous sont inconnus.

Perla sa voisine, une naine psychologue et écrivain a décidé d’aider Maria et ses enfants à franchir ce cap en investissant son appartement pour des raisons les plus diverses.

Cette lecture a été un vrai bonheur. J’ai suivi avec tendresse les questionnements de Maria, le vécu de ce couple face au dilemme du choix d’un amour différent.

Pas de bon et de méchant dans ce roman, mais des êtres humains qui tentent de réaliser leur vie au mieux. Un vrai coup de cœur.

« Je suis seule dans le lit avec toutes ces rondeurs féminines auxquelles mon mari ne s’intéresse plus. Je secoue la couette et empile les quatre oreillers que je dispose comme une muraille entre mon époux absent et moi. Le lit conjugal est un océan gris et tumultueux où je me débats du soir au matin et brûle de langueur la nuit entière. J’aimerai sentir les contours d’un autre corps contre le mien, mais je refuse de me torturer à la pensée qu’une certaine poitrine se soulève à un rythme réguler dans la rue adjacente. »

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Catherine Cusset Le problème avec Jane

Publié le 25 Mai 2015 par evalire dans lectures

 Catherine Cusset Le problème avec Jane

L’étonnement, la curiosité, l’inquiétude puis l’angoisse, Jane subit toutes ses émotions à la lecture du manuscrit qu’un inconnu a glissé dans sa boite aux lettres et qui retrace sa propre vie dans des détails intimes.

Une question s’impose à elle : QUI ? qui la connaît assez pour relater sa vie avec autant de précision ?

Au fur et à mesure que les pages se tournent, ses soupçons passent de l’un à l’autre.

Le choix du sujet m’a enthousiasmé, un thème idéal pour un thriller psychologique. Découvrir qu’une personne connaît tous vos secrets vos sensations vos sentiments représente un viol de votre intimité, c’est comme ne plus exister et j’attendais beaucoup de cette lecture.

Comme toujours quand on demande trop, j’ai eu une légère désillusion. J’aurai souhaité une plus grande place aux émotions face à cette lecture, une comparaison entre le livre et la réalité.

Catherine Cusset a choisi de privilégier le récit de la vie de cette jeune professeur de littérature française aux Etats Unis dont la vie amoureuse est très tourmentée ; Surtout quand il lui faut choisir entre sa carrière et ses sentiments.

Elle réalise à la lecture de sa propre histoire les erreurs qu’elle a commises dans sa vie.

Le roman alterne un chapitre de lecture du manuscrit :

« Trois jours plus tard elle céda. Il était trop dur. Elle devait trouver un accès jusqu’à lui : c’était une question de vie ou de mort. Elle entra dans son bureau le matin, après avoir frappé, il lisait. Il ne leva pas la tête. Elle l’appela timidement : Eric ? »

et quelques pages sur les réactions de Jane .

« Elle commençait enfin à comprendre : ce n’était pas un roman sur elle , mais sur lui. »

Même si les interprétations de ce thème sont variées ce livre mérite d’être découvert.

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Nancy huston et Leïla Sebbar lettres parisiennes

Publié le 24 Mai 2015 par evalire dans lectures

En fouinant dans une brocante j’ai été attirée par le recueil d’une correspondance entre deux femmes toutes les deux parisiennes d’adoption mais qui ont choisi de parler ici de leur exil. (un livre qui date de 1986)

Nancy Huston a quitté le Canada pour faire ses études à Paris et y est restée. Leila Sebbar d’origine franco algérienne est venue en France pendant la guerre d’indépendance et elle a choisi de s’y installer.

Le choix du mode épistolaire pour revenir sur leur vécu face à cette situation d’exilée est intéressant car entre chaque lettre le temps leur permet de mûrir la réflexion.

« Ce que j’aime dans une lettre, c’est l’absolue liberté d’écrire, de répondre ou non, de reprendre ou pas tel ou tel point de la lettre reçue, de revenir sur ce qui tient à cœur, même si ce n’est pas le sujet…. »

La difficulté de l’exil c’est le retour au pays. Leïla n’a pas encore pu retourner dans son village natal, elle préfère garder vivant ses souvenirs, refusant de se confronter à l’actualité.

Pour Nancy, chaque retour est un déchirement « toujours rouvrir les portes…. »

Leïla a choisi de se battre pour exister, elle a embrassé la cause féministe

« A histoire d’Elles j’ai aimé ce lieu privilégié où se sont mêlés pendant plusieurs années entre plusieurs femmes, le privé et le politique, dans une pratique autonome de travail et de jeu…..C’est ce métissage des pays, des cultures, des corps, des vêtements, des accents, des voix et des gestes qui m’a attachée et je ne l’ai pas retrouvé ailleurs. »

Mais elle a du mal à s’ancrer dans un lieu, elle écrit souvent dans un bar, un endroit anonyme entre deux équilibres, son métissage ajoute du flou à son identité.

« Je ne suis pas immigrée, ni beur, mais simplement en exil, un exil doré certes mais d’un pays qui est le pays de mon père et dont j’ai la mémoire , vivant dans un pays qui est le pays de ma mère, de ma langue , de mon travail, de mes enfants , mais ou je ne trouve pas vraiment ma terre… »

Nancy a fait du français sa langue de l’écrit, mais le fait de vivre à l’étranger lui donne l’impression d’être une usurpatrice, de ne pas vivre naturellement mais « entre guillemets »

« Dans la mesure où je vis en pays étranger, tout ce que je fais me semble un peu étrange ; mes gestes ne coïncident jamais parfaitement avec l’image que je m’en fais. »

Face à cette image d’être « dedans/dehors », d’appartenir sans appartenir…L’écriture reste leur seul secours

Une correspondance faite de chaleur et de confidences très agréable à lire sur un sujet qui nous touche tous .il faut peu de choses pour se sentir déraciné.

Ce texte m'a laissé un petit goût de nostalgie sur la correspondance alors si quelqu'un est tenté par un échange sur nos vies nos souvenirs nos expériences, sur tout et rien mais par courrier juste pour le plaisir de partager. faite moi le savoir je suis partante .

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Philippe Claudel le café de l'Excelsior

Publié le 29 Avril 2015 par evalire dans lectures

Dans un court récit Philippe Claudel nous dévoile un pan de son passé en faisant revivre le bar ou il a vécu quelques années de son enfance, auprès de son grand père.

C’est dans ce lieu de perdition (au regard de la loi), dans cette gargote enfumée aux rideaux jaunis ou les clients oscillaient souvent entre deux vins qu’il a découvert le temple de la tendresse au masculin.

Il y a vécu les meilleurs moments de son enfance avant que le juge décide de retirer cet orphelin à la garde de son grand père et de le placer en famille d’accueil.

Laissez vous là encore embarquer par le charme de la prose de Philippe Claudel dans la douceur d’un instant de nostalgie.

« Le facteur, droit sorti d’un musée des Postes ou d’un album d’images d’Epinal, passait vers neuf heures. C’était notre premier client : il ne s’asseyait pas , restait près du comptoir, dans une sorte de hiératisme épistolaire, la main droite sur sa sacoche en carton bouilli, et vidait d’un trait le sucron –c’est ainsi qu’on nommait les petits rhums du matin - que grand-père lui servait.

Le facteur claquait ensuite sa langue , puis disait : « Ce qu’on serait bien tout de même à ne boire que ça ! » Il disait toujours la même phrase , chaque jour, au même moment, sur la même intonation de voix, rêveuse et douce ; et grand-père lui servait alors toujours la même réplique, chaque jour, sans jamais paraître ni lassé ni mécanique : « Patience , Raymond, patience…au Paradis, il en pleut chaque soir… »

Les livres de Philippe Claudel…. à consommer sans modération …jusqu’à l’ivresse.

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Olivier Adam Peine perdue

Publié le 13 Avril 2015 par evalire dans lectures

Olivier Adam Peine perdue

Un grand merci à une comète pour avoir fait voyager ce roman jusqu'à ma boite aux lettres.

Un petit village tranquille du sud de la France va soudainement sortir de sa léthargie de basse saison. En quelques jours, une tempête va ravager son littoral, provoquant noyades et disparitions, un joueur de l’équipe de foot du village va être sauvagement agressé et des entrepôts pillés.

Avec sa verve habituelle Olivier Adam va donner vie à vingt deux hommes et femmes qui ont vécu ces évènements.

En quelques pages, chapitre après chapitre il trace des portraits touchants de ses personnages. Tous marqués par leur enfance, ils errent dans ce monde d’adulte à la recherche de leur place dans la société.

J’aime beaucoup la plume d’Olivier Adam et cette fois encore j’ai été emportée par son roman.

J’aurai juste un conseil à lui donner (C’est le 9eme roman que je lis de cet auteur alors je me sens le droit de lui faire une suggestion). Ajouter une petite touche d’optimisme à son prochain roman afin de ne pas retrouver tous ses lecteurs au pied de la falaise….

Pour se préparer il peut effectuer un stage chez une comète les trois premiers jours du mois.Ici

Mais il y a du positif dans ce roman et puisque ce n’est pas vraiment la toile de fond en voici quelques exemples.

Paul et Hélène s’aiment profondément. Marco a découvert la tendresse de ses sentiments pour Nino. Delphine prend enfin sa vie en main en choisissant de partir avec son fils. Eric et Louise choisissent de vivre ensemble même s’il leur faut quitter leurs ex conjoints. Alex, le vigile laisse sa fragilité s’exprimer. L’équipe de foot a retrouvé le plaisir de jouer ensemble les uns avec les autres et Antoine sait que sa vie est entre ses mains et qu’il doit tout faire pour Nino.

Tout n’est pas perdu et la peine peut laisser la place à des petits instants de bonheur ….

« Marco berce le petit pour qu’il arrête de pleurer même si, avec tout ce boucan autour d’eux, ces bourrasques qui font trembler la caravane à la faire s’envoler, lui non plus n’en mène pas large. Il lui chante une chanson, une berceuse que sa mère leur servait pour s’endormir avec son frère.

Doucement s’endort la terre

Dans le soir tombant

Ferme vite tes paupières

Dors mon tout petit enfant.

Nino écarquille les yeux comme s’il le croyait absolument incapable de faire un truc pareil. Marco ne peut pas lui donner tort. Il le regarde et se demande soudain ce qu’il a bien pu fabriquer tous ces mois, pour vivre avec lui sans jamais lui prêter la moindre attention. »

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David Grossman Une femme fuyant l'annonce

Publié le 3 Mars 2015 par evalire dans lectures

Quand Illan la quitte et part en voyage avec leur fils aîné Adam,

Quand le cadet Ofer décide de se porter volontaire pour une opération militaire dangereuse, Ora sent le sol se dérober sous ses pieds. Elle ne peut pas rester seule à la maison à craindre l’arrivée du messager de la mort.

Elle décide de s’isoler du monde.

Elle quitte Jérusalem et part randonner en Galilée avec Avram, le père biologique d’Ofer à qui elle a choisi de raconter Ofer, parce que parler de lui c’’est le conserver en vie.

L’amour-amitié qui unit Ora à Illan et Avram se mêle bientôt aux liens affectifs qui unissent tous les membres de cette famille mais la force de ce récit s’inscrit dans la tension de l’état de guerre permanent en Israël.

« ..le mystère de cette dualité qu’elle ne cherchait même pas à comprendre. Il lui était tombé dessus, tel un éclair, ou un accident et, elle ne pouvait que parer le choc. De jour en jour, cela devenait plus évident, jusqu’à la conforter dans la certitude que les deux garçons lui étaient nécessaires pour vivre. »

« Où avait elle appris ces gestes et ces regards, les coups d’œil fébriles par-dessus son épaule, les pieds qui semblaient repérer leur chemin et se diriger spontanément ? Elle acquit de nouvelles connaissances sur elle-même, tels les symptômes d’une maladie sur le point de se déclarer. »

Une plongée dans l’âme humaine.

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Lydie Salvayre Pas pleurer

Publié le 2 Février 2015 par evalire dans lectures

Lydie Salvayre a choisi d’évoquer le passé vécu par sa mère pendant la guerre d’Espagne et notamment la période libertaire de 1936.

En parallèle elle donne la vision de Bernanos sur les évènement de cette époque, relatés dans son roman « les grands cimetières sous la lune. »

Cette lecture m’a permis d’aborder les multiples facettes de cette guerre. Bernanos qui vit à Mallorque ou l’extrême droite fait régner la terreur par des arrestations et des exécutions injustifiées, s’indigne du comportement de l’église catholique face aux tueries des milices franquistes.

« Alors il rassemble ses forces pour accorder sa conscience et son cœur et se décide à dire ce qui le fait frémir d’horreur. Il se décide à dire l’insurmontable répugnance que lui inspirent la suspicion généralisée, la délation récompensée par l’Eglise, l’enlèvement la nuit des mal-pensants et des irréligieux abattus sans autre forme de procès, bref toute « la furie religieuse consubstantielle, dit-il, à la part la plus obscure, la plus vénéneuse de l’âme humaine. »

Montse, la mère de l’auteur,découvre avec enthousiasme les idées communistes révolutionnaires, le partage des richesses, l’égalité entre tous les hommes, l’émancipation de la femme, et la liberté qui restera son dernier souvenir quand sa mémoire s’envolera avec l’âge.

Mais Josep, le frère de Montse découvre rapidement que derrière ces belles idées se cache la main de fer de Staline et un nouveau régime totalitaire.

Il réalise à quel point l’être humain est attaché à ses habitudes et comme il sera difficile d’instaurer un monde plus juste puisque l’homme est tellement versatile et tellement influençable.

« Et si son enthousiasme était singulièrement refroidi depuis les Jours Inoubliables, son idée de la révolution s’était entachée d’une ombre dont la surface ne cessait de s’épandre …quelque chose en lui, de son rêve passé, refusait de mourir. »

Des idées terriblement actuelles, qui donnent à réfléchir sur l’immobilisme, sur le rôle des religions et sur la méfiance qu’il faut constamment avoir contre les interprétations et les amalgames propagés par ceux qui possèdent un quelconque pouvoir.

Un seul bémol l’écriture désorganisée avec des phrases interrompues des extraits en espagnol, un méli-mélo qui a sans doute plu aux jury du prix Goncourt mais qui a failli me faire interrompre cette lecture.

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Catherine Francblin Niki de Saint Phalle

Publié le 24 Janvier 2015 par evalire dans lectures

Catherine Francblin Niki de Saint Phalle

Comme nous avions prévu de visiter l’exposition parisienne des œuvres de Niki de St Phalle je me suis précipitée sur sa biographie.

Née dans une famille aristocratique française Catherine marie Agnès de st Phalle dite Niki de St Phalle est élevée en Amérique dans une famille bourgeoise.

Sa mère est très distante de ses enfants , elle s’attache à l’image qu’ elle doit donner d’une famille chrétienne de la classe supérieure gardienne des traditions et des valeurs de son rang.

Son père auquel elle est très attaché maîtrise peu ses bas instincts ( eh oui même dans la Haute l’homme reste un loup) il abuse de sa fille alors qu’elle a à peine 12 ans.

Elle doit vite oublier cet instant d’égarement, mais c’est sans doute ce lourd passé qui est à l’origine de sa grande souffrance psychique. Les médecins diagnostiquent une schizophrénie et c’est au cours de son hospitalisation qu’elle découvre la peinture et décide de devenir artiste.

L’art va devenir sa thérapie, même si elle doit abandonner mari et enfants elle rejoint Jean Tinguely qui va l’accompagner dans une grande partie de ses œuvres.

Cette biographie révèle un côté jolie petite fille riche qui lui a ouvert de nombreuses portes. Ses tirs qui ont fait fureur parmi les nouveaux réalistes des années 1960 sont à mon avis d’une valeur artistique douteuse( sans doute mon côté cartésien du milieu ouvrier ) En effet, d’immenses collages de bibelots recouverts de plâtre dissimulant des poches de peinture percées par des tirs à la carabine ne justifient pas l’engouement des riches bourgeois bohèmes de l’époque .

Mais cette série qui lui a sans doute permis d’exprimer sa violence intérieure n’est qu’une infime partie de ses œuvres et la visite de l’exposition du grand Palais à Paris m’a émerveillée. Ce monde de couleur atteste d’une imagination sans borne

Catherine Francblin Niki de Saint Phalle

Ses nanas abordent les nombreuses facettes de la femme :

-Le mariage-prison obligatoire pour chaque jeune fille

-La force de l’accouchement qui transforme la femme en mère.

-Le pouvoir des mères dévorantes mais aussi les références au combat pour l’égalité avec Black Rosy.

Ses parcs de sculptures nous entraînent dans l’imaginaire de l’enfance qu’elle a gardé toute sa vie.

Catherine Francblin Niki de Saint Phalle

Vite vous avez jusqu’au 2 février pour en prendre plein les yeux !

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