Le thème choisi par Asphodéle en cette période automnale est la solitude.
Voici la récolte des mots imposés à insérer dans un texte :
Angoisse, silence, assourdissant, rue, paix, musique, exister, ténèbres, se ressourcer, naviguer, espace, bienfaisant, errance, vide, partager, austral, assis, ambivalent, manque, obsidienne, orage, onde.
Une nouvelle fois je me lance dans l’aventure des mots :
Elles sont bien cinquante deux, il n’en manque pas une.
Dehors la douce musique de la pluie s’éteint face au bruit assourdissant de l’orage qui approche.
Bien au chaud, dans cet espace bienfaisant, il oublie les ténèbres de la rue.
Assis à la table de la cuisine, il n’existe plus que par le pouvoir du jeu.
Il partage ses cartes en sept colonnes, les couleurs naviguent d’une pile à l’autre et le jeu est installé.
Il respecte un instant de silence et de paix pour se ressourcer avant de retourner la première carte : un as de pique, noir et effilé comme une pointe de flèche en obsidienne, puis le sort désigne le sept de carreau avec son côté ambivalent entre carré et losange.
Petit à petit, les couleurs se glissent les unes derrière les autres, se propageant telle une onde d’une pile à l’autre.
L’angoisse pointe quand un vide se crée entre le valet de cœur et le roi, il manque Judith, cette reine aux origines australes qui le nargue.
Soudain, la fenêtre s’ouvre brutalement, le vent s’engouffre dans la pièce et éparpille les cartes.
Il reste là, hébété, les yeux exorbités, en errance face à la brutalité des éléments qui ont rompu la magie du solitaire.