Je me lance dans la lecture de BD et voici mon premier billet ce qui n’est pas évident, j’aime le roman parce qu’il fait beaucoup travailler mon imaginaire, mais là il y a l’image qui est un régal mais qui ne permet pas la même évasion, néanmoins j’ai passé un super moment dans ce tome du magasin général. J’ai aimé le dessin des personnages avec leurs yeux expressifs et leur gros nez, la caricature de la grand-mère toute ridée, le chapeau du curé et l’ambiance campagnarde avec la basse court et la vieille camionnette. Les dialogues dans un patois canadien adapté à la compréhension de tous mais qui reste craquant.
L’histoire est bâtie sur la culpabilité de Marie Ducharme qui a osé coucher avec Marceau malgré leur différence d’âge. Tout le village la juge et la rejette, le curé lui fait la morale, les villageois désertent le magasin général ou elle travaille et quand sa meilleure amie lui tourne le dos, la blessure est trop profonde Marie quitte le village avec la camionnette.
Les villageois étonnés regrettent vite son départ et celui de la camionnette, le magasin général, centre de la vie du village est à l’abandon et ils se sentent coupable de leur jugement un peu trop violent.
« Comment qu’on va faire nous autres à c’t’heure … »
Une petite pointe de jalousie perce également chez les plus jeunes qui envient Marie d’avoir oser partir pour la capitale et réaliser leur rêve.
" Tu l’sais ben marie les gens comme nous autres on l’a pas toujours eu facile, moi quand j’étais jeune, j’en avais tu de l’imagination ! ooohh !! oui , pis du rêve aussi...."