Quand Liouba se sait enceinte alors qu’elle est encore adolescente, elle choisit de garder l’enfant et lui donne tout son amour. Mais elle ne trouve pas sa place dans le rôle de mère. Elle revendique sa jeunesse, Enzo ne doit pas l’appeler maman, c’est comme un copain « l’homme qui a passé le plus de temps avec elle » comme elle l’annonce mi amusée mi triste.
Enzo se sait différent des autres enfants sa mère n’a pas vraiment d’autorité, elle ne lui apporte pas de cadre familial et ne l’aide pas à combattre son énorme penchant pour la nourriture. C’est elle qui achète les pots de nutella qu’il dévore en pleine nuit.
En surcharge pondéral, Enzo est mal dans sa peau, il a honte de sa mère qui s’habille comme une adolescente.
Depuis que Liouba a trouvé cet emploi de femme de ménage dans un quartier bourgeois de Paris et qu’elle occupe avec son fils la chambre d’un superbe appartement, Enzo fréquente le collège huppé du quartier.
C’est la porte de l’enfer qui s’ouvre devant lui, sa différence physique , ses origines étrangères révélées par son patronyme et le métier de sa mère font de lui le souffre douleur des collégiens.
Pour échapper à cette douleur, Enzo se réfugie dans le rêve.
L’auteur décrit parfaitement cette relation fragile entre une mère et son fils adolescent mais dans la deuxième partie du livre Véronique Olmi s’éloigne de ce propos quand Enzo découvre la vérité sur son passé à travers le récit de fantômes d’anciens soldats. J’avoue mon manque d’intérêt pour le paranormal et je me suis complètement détachée de cette deuxième moitié du roman qui m’a vraiment déçue.
« Elle qui ne vient d’aucune autre femme, comment devient elle une mère ? Et l’enfant comprit que Liouba n’y connaissait rien, voilà pourquoi son caractère était tellement étrange, elle y allait à tâtons. Je suis la première personne qu’elle rencontre, je suis plus que le garçon avec qui elle a vécu le plus longtemps, je suis le premier homme. C’est pour ça que je suis si gros, je suis une matriochka, Popov la matriochka qui porte en lui tous les autres Popov oubliés, avec leurs gènes et leur ADN, merde, qu’est ce que je vais faire de tous ces gens ? Il ne faut pas que je pense à ça , sans quoi je vais devenir fou, déjà que je le suis un peu, je le sais. »