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Le blog d'Evalire

lectures, photos,musiques à partager

sorj Chalandon retour à killybegs

Publié le 24 Février 2013 par evalire in lectures

retour-a-killybegs.jpg

 

Cette fois Sorj Chalandon se met dans la peau du traître.

Comment  Tyrone Meeham a t’il pu trahir ses idées ?

Depuis sa petite enfance qu’on ne peut pas qualifier de tendre il a été éduqué dans l’espoir d’une nation irlandaise indépendante .Son père volontaire dans l’armée républicaine n’a pas accepté la création de l’Irlande du nord .A son décès quand Tyrone, sa mère et ses huit frères et sœurs rejoignent Belfast, la violence des britanniques qui les expulsent vers le ghetto en mettant le feu à la maison de leur oncle renforce la motivation de Tyrone à entrer dans le combat au côté de l’IRA.

Les premières missions font monter son taux d’adrénaline, et flatte sa fierté, il a retrouvé une famille dans ses frères d’arme.

Il prend de plus en plus d’importance au sein de l’IRA puis il passe un an en prison, on refuse d’accorder à ces prisonniers le statut de prisonnier politique  ils entament une grève de la propreté et vivent dans des conditions d’insalubrité inhumaines. Les deux camps comptent leurs morts et c’est la haine qui domine entre les britanniques et les irlandais.

Mais l’homme a ses faiblesses et en période de guerre l’ennemi a trouvé comment manipuler Tyrone pour l’amener à trahir. Dans ce roman on voit s’installer la trahison, insidieusement, Tyrone se donne bonne conscience en imaginant qu’en évitant des attentats il sauve des vies. La paix revenue signe son acte de mort quand les britanniques révèlent son rôle de traître.

Ce livre sans expliquer ni minimiser le comportement du traître explore ce milieu de la guerre civile avec ses violences, ses peurs ses héros .C’est une excellente approche des comportements humains qui donne à réfléchir.


«  Une main qui en prenait une autre et voilà des dizaines de doigts tendus. Ce n’était ni méchant ni moqueur. Mais l’impression qu’il y avait un jugement derrière le rideau. Les Britanniques surveillaient nos gestes, l’IRA surveillait notre engagement, les curés surveillaient notre pensée, les parents surveillaient notre enfance et les fenêtres surveillaient nos amours. Rien ne nous cachait jamais.

Il avait raison. Je ne voulais pas saccager le grand Tyrone Meehan. Je me foutais bien de l’IRA. Cette histoire de trahir était une fable que je me racontais. J’ai pris peur de l’autre en moi. Je me suis dégoûté. Toute ma vie j’avais cherché les traîtres, et voilà que le pire de tous était caché dans mon ventre. Je ne l’avais jamais remarqué. Avec sa gueule, sa casquette molle, sa veste élimée. Il heurtait les poteaux. Il riait de rien. Il vomissait sa soirée contre un mur. Il insultait l’ombre qui lui venait en aide .il glissait sur le trottoir, il tombait, il se relavait avec peine. Il chantait le refrain à la gloire de Danny. Il était déjà seul. C’était devenu un salaud, comme son père. C’est à dire finalement un homme sans importance. »


En 1988, nous sommes allés en Irlande et nous  voulions visiter l’Irlande du Nord mais dès la frontière des policiers armés s’étonnaient de notre présence. Dans chaque ville des soldats armés se tenaient sur les trottoirs et nous avons vite rebroussé chemin devant  l’inhospitalité de ce pays.

Quel dommage qu’un si beau pays soit encore divisé aujourd’hui.

 

Un autre avis sur ce livre  : Philisine

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U
Je me le fais... cet été. C'est sûr !<br /> Bisous dame Sylvie :)
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E
<br /> <br /> J'attendrai jusque là pour connaître ton avis .<br /> <br /> <br /> <br />
P
J'ai aimé ce livre et presque un an après je ne l'oublie toujours pas. Bises
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E
<br /> <br /> Je pense qu'il restera également dans ma mémoire.<br /> <br /> <br /> <br />
M
J'ai vraiment été touchée par ce Tyrone, un très beau personnage magnifiquement raconté !!!
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E
<br /> <br /> Tyrone, un exemple de l'être humain avec ses mystères.<br /> <br /> <br /> <br />